
Ich will sterben.
EcritsNous, à qui nous nous adressons, quand ils parlent des générations futures,
Nous sommes tout, tout ce qui n’est pas beau à voir. Tout ce qu’on montre pas dans les grands cinémas, tout ce qu’on montre pas dans les théâtres, tout ce qu’on ne montre pas dans les journaux. Celles et ceux qu’on tait parce que les voir ce serait se crever les yeux.
Nous sommes les ennemi-e-s de l’espérance, nous n’avons plus aucune raison de croire en quoi que ce soit. Nous faisons chaque jour l’éloge du nouveau roman où tout se casse la gueule.
L’époque nous a pris par la gorge et nous a insulté au visage. Nous avons essayé de crier, mais il n’y avait personne pour nous entendre. Car, en réalité, nous criions toutes en même temps.
Nous sommes des enfants terribles, élèves à l’école de la mort, disciples d’un ange déchu. Nous sommes le symbole de la défaite, on nous a volé toutes nos victoires. Nous n’espérons plus de rien. A quoi bon espérer ? Espérer quoi ? La mort ? Ah, elle aura bien le temps de nous retirer de la vie comme la vie nous en a retiré.
Qui se souviendra de nous dans 20 ans ? Les poètes ? Vu comment ça va, elles mourront avec nous, et plus personne ne s’en souviendra.
Nous en avons fini avec l’errance, maintenant, nous savons que nous n’allons nulle part, alors nous n’y allons plus. En réalité, nous y sommes déjà.
Nous sommes les enfants de la mort et à jamais nous hurlons, nous hantons les esprits de la haute classe parce que nous sommes minables, et que ça leur fait peur. Parce que les minables, c’est de celles et ceux qui n’ont plus rien à perdre.
Nous sommes les enfants de la mort et à jamais nous hurlons, nos mains viennent se vider de leur sang le cœur ouvert à la moindre agonie. Nous n’avons jamais voulu tout cela, nous n’avions même pas voulu naître. A quoi bon s’épancher dans la résilience quand tout ce qui nous accable est un fardeau aussi grand que toutes les misères ?
Nous sommes les enfants de la mort et à jamais nous hurlons. Nous dormons nu-e-s sur les plages désertes, le corps enchaîné par la honte, drapé de ses marques ensanglantées que nous faisions avec nos dents. En s’arrachant la peau pour mieux avoir l’impression de ressentir quelque chose.
La nuit est un silence délicat, nous préparons nos défaites et affûtons nos regards.
Demain, nous rirons de cet homme qui dira de nous tout bas en nous voyant regarder les toits des immeubles : « De biens pauvres gens ».
Car nous savons que la nuit il se suicide aux étoiles.
Nous sommes les enfants de la mort et à jamais nous hurlons.
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